J’ai observé, j’ai lu, j’ai ressentis, je n’ai rien dit. Je me suis interrogé et je me suis assis…. et puis, il y a eu cette forte chaleur qui m’a envahie. Une de ces énergies que j’aime, une force qui m’enivre et qui font que mes émotions d’un coup se libèrent ! Mon cœur, ma plume, ma voix ont voulu s’entremêler et s’exprimer, ça faisait longtemps ! J’ai conscience d’ajouter quelques décibels de plus au vacarme ambiant mais je me dis naïvement que la vie, c’est aussi de la poésie, non ?
Et puisque la musique adoucit les mœurs, j’ai emprunté (j’espère qu’il me pardonnera !) un des morceaux au studio Ghibli. Spirited Away – Itsumo Nando Demo, réinterprété et arrangé au piano par Makiko Hirohashi. J’ai laissé ma voix s’élever parmi ces très belles notes ! L’enregistrement s’est fait à brûle pourpoint, donc c’est améliorable mais il parait que la perfection est l’ennemi du bien… alors je partage tel quel !
AUDIO :
TEXTE :
Avant que nos paupières pour l’éternité ne se referment
Avant de gâcher les capacités inouïs que nos êtres renferment
Ouvrons-nous à la vie, tournons nous un peu plus vers le soleil
Pour que nos esprits grandissent et que nos cœurs gouvernent
Parce que vivre est un danger permanent
Que par principe, tout peut mourir à chaque instant
Parce que l’ignorance, la pauvreté et l’amalgame
Sont le terreaux des idéaux les plus radicaux
Parce que d’une terre desséchée et appauvrie,
Il est vain d’attendre de beaux légumes ou de bons fruits
Parce que la mauvaise herbe n’existe tout simplement pas
Mais qu’elle peut pousser au mauvais moment ou au mauvais endroit
Soyons alors tolérant et bienveillant, juste et cohérent
Ne scions pas les arbres du verger pour en faire du bois de chauffe
Rassemblons nos parcelles et partageons notre savoir,
Que nos ressources naissent de notre entraide et non de nos avoirs
Oublions la haine, la peur, la noirceur et la rancœur
Elles sont le mildiou, le doryphore qui ravagent tout sur leurs passages
Écoutons avec raison les conseils avisés des anciens
Utilisons des engrais aussi naturels que l’amour et la passion,
Et si certain ont décidé d’être défricheurs ou herbicides
Nous sommes tous des planteurs ou des tuteurs du possible
Attelons-nous à la culture et faisons de nos jardins un éden
Plutôt que de tout ratiboiser en de mornes et tristes plaines
Prenons le risque de nous faire dépasser par l’ouvrage
Plutôt que d’attendre un romanesque et dangereux idéal
Avançons à tâtons, observons les saisons et assimilons
Le jardinage est un art mais il dépend de multiples conditions
Le soleil, la pluie, le froid, la terre et même le sens du vent
Tour à tour, tous peuvent accélérer ou différer le processus
L’harmonie et l’abondance réclament du temps et d’la sueur
La nature est bien plus joueuse et imprévisible que l’homme
Mettons en sourdine le vacarme qui perturbe les jeunes pousses
Les plantes croissent mieux dans le calme et la douceur
Au jardin, les différentes couleurs, formes et aspérités
Doivent nous rappeler à quel point est essentiel la diversité
Il faut donc choyer et protéger la plus insignifiante des tiges
Car demain, qui sait ? C’est peut-être une rose qui naîtra
Une fois le fruit épanoui, le légume de sa terre sorti
Nous aurons le loisir de goûter à des jours meilleurs
Partageons récoltes et cueillettes, bons plans et recettes
Échangeons sourires, verres, bonheur et assiettes
Cessons de nous défier et allons au devant des ventres vides,
Invitons-les dignement à s’installer autour de notre table
Nourrissons nos estomacs autant que nos âmes et nos coeurs
Un être rassasié, aimé et cultivé à tellement plus de force
Si la fraternité est bien la plus belle des vendanges
La solidarité est vraiment la plus sûre des vengeances
Alors tous à nos tabliers, à nos bêches et nos râteaux
Notre avenir ne demande qu’à germer de sous nos pied
Devenons les grands jardiniers de nos existences,
Apportons la main aux plantes les plus meurtries ou démunies
Apprenons à être les maraîchers de nos exigences,
Prenons soin des semences qui demain nourriront la fratrie
Aidons-nous les uns les autres, peu importe les us et les coutumes
On se fiche de connaitre l’origine de la main qui sème ou de l’outil qui s’use
Les abeilles peuvent piquer, c’est sûr, mais elle pollinise aussi
Elles fonds des merveilles si on les respecte, qu’on les préserve du danger
Traçons alors les sillons qui serviront aux plus belles vivaces
Semons aujourd’hui un maximum de graines d’une main efficace
Amendons notre terre d’énergies saines et fertiles
Pour que le vivant s’installe, progresse et devienne moins futile
Que jaillisse et foisonne, grâce à notre formidable élan
Une moisson propice à un joyeux et incroyable développement
Avant que nos paupières pour l’éternité ne se referment
Avant de gâcher les capacités inouïs que nos êtres renferment
Ouvrons-nous à la vie, tournons nous un peu plus vers le soleil
Pour que nos esprits grandissent et que nos cœur gouvernent
Et renversons ainsi toutes les croyances établies !
Le griphonneur, humble jardinier des mots
Le 20 novembre 2015


Laisser un commentaire